Un séminaire intensif sur les cultures matérielles du papier qui traverse époques et disciplines pour explorer le papier dans ses diverses formes et permutations.

Bien qu’il soit le plus commun des matériaux, le papier a reçu moins d’attention critique qu’il ne le mérite. L’objectif de ce séminaire est de s’engager dans la recherche émergente et la littérature croissante sur le papier en tant que matériau. En travaillant le papier de façon élargie, nous sommes moins investis dans ce qui est sur la page que dans la page elle-même (Stamm, 2018). Nous voulons donc mieux comprendre les histoires matérielles, les formes, les pratiques et les possibilités du papier. Le papier a depuis longtemps suscité l’intérêt des historiens du livre mais, récemment, c’est dans des perspectives plus larges et pluridisciplinaires qu’une nouvelle vague de publications sur le papier a déferlé. Il s’agit notamment de recherches sur le papier en tant que substrat (Dworkin, 2015; Calhoun, 2020); d’histoires environnementales de la fabrication du papier à travers des études de l’industrie de la pâte et du papier (Baxter, 2020); de travaux s’intéressant aux phénoménologies et aux expériences affectives du papier (Michelon, 2016; Barnes, 2017); de considérations sur les artefacts et les pratiques qui accompagnent le papier (Garvey, 2013; Senchyne, 2020; Robertson, 2021) – et bien plus encore.
 
Nous allons réfléchir à un assortiment d’artefacts en papier avec des textes issus de diverses disciplines. Nous essayerons de répondre aux questions suivantes : Qu’est-ce que le papier, exactement ? Quelles expériences sont-elles propres au papier ? En quoi le papier est-il précieux ? Pourquoi le papier par le passé, et aujourd'hui ? Le papier est-il encore une technologie pertinente ? Comment le papier, dans ses diverses permutations, a-t-il donné naissance à des choses, des systèmes et des cultures spécifiques, y compris certains formats et genres (par ex., le livre de poche, le billet de banque, la carte de vœux), des artefacts (par ex., le rolodex, la déchiqueteuse, le papier peint) et des activités (par ex., la paperasse, le brûlage, le collage, la marbrure) ? Au fur et à mesure des lectures, des questions comme celles-ci serviront de repères pour favoriser un espace d’exploration, pour s’engager dans de nouvelles façons de penser le papier et pour formuler de nouvelles questions sur les médias et la matérialité.