Mes recherches visent à mieux comprendre comment les processus de communication façonnent et sont façonnés par les pratiques de collaborations interprofessionnelles. Plus spécifiquement, je m’intéresse au rôle de la communication lors de collaborations interprofessionnelles en soins de santé, et ce, tant en soins de première ligne qu’en soins hospitaliers. J’observe plus particulièrement comment les collaborateurs définissent des situations de soins et comment ces derniers naviguent à travers les multiples définitions qui émergent simultanément des différentes épistémologies professionnelles, de statut organisationnel et institutionnel, et des liens avec les patients. Je m’intéresse également au rôle du patient ou du client dans le contexte des soins collaboratifs.

Mes intérêts de recherche se situent au croisement de la communication en santé, des interactions interculturelles et de la collaboration organisationnelle. Actuellement, j'étudie la collaboration, notamment la communication des savoirs, entre le personnel en soins de santé et services sociaux et des personnes proches aidantes issues de groupes ethnoculturels minoritaires qui prennent soin de personnes âgées. Je m'intéresse également à la gestion des émotions, au conflit organisationnel et au leadership dans des contextes de soins de santé et des organisations à but non lucratif. Mes recherches s'intègrent dans une méthodologie qualitative et je développe des approches collaboratives basées sur les intérêts des communautés.

Mes intérêts de recherche visent à mieux comprendre comment les membres d’une organisation, qui ne développent pas d’interactions régulières entre eux, en viennent à construire des sens distincts de leur travail. Je m’intéresse, en particulier, aux expériences et aux identités organisationnelles et occupationnelles de personnes occupant des espaces hybrides public-privé, tels des bénévoles ou encore, par exemple, des travailleurs qui sont employés et dirigés par un organisme, mais qui soignent des personnes âgées au sein de leur famille. Je voudrais ainsi expliquer comment la multiplicité du sens peut être mobilisée comme ressource par des personnes évoluant à la périphérie des organisations.

J’examine aussi comment les processus communicationnels, qui créent des formes particulières de comportement collectif, facilitent et contraignent les divers types de participation organisationnelle.  En particulier, j’étudie comment les discours portant sur le professionnalisme ainsi que les mécanismes de coordination structurent la relationalité, augmentent la collaboration, et, fréquemment,  minimisent ou suppriment la contestation. Pour ce faire, j’analyse la construction de communautés de pratique, ce qui me permet d’examiner comment les membres d’une organisation décident entre eux de ce qui compte en matière de connaissances pour résoudre des problèmes organisationnels et de ce qui constitue des formes d’interaction appropriées.

La thématique générale de mes recherches est la communication organisationnelle pensée en tant qu’« organisante » et constitutive des collectifs. Comme cette façon d’aborder la communication commande elle-même un travail d’explicitation, un premier volet de mes préoccupations est à teneur théorique. Il vise à clarifier les prémisses et concepts essentiels à une compréhension des dimensions constitutives de la communication qui soit, à son tour, en mesure de rendre compte des réalités évolutives, plurielles, et hybrides, qui forment de plus en plus les organisations contemporaines.

D’une manière complémentaire, je poursuis également un programme de recherche empirique qui m’a conduit au fil des ans sur de multiples terrains organisationnels et institutionnels. Ce second volet de mes activités est animé par un intérêt croissant pour les enjeux et les défis de communication que soulève la collaboration entre des parties prenantes (stakeholders) variées, que ce soit dans les organisations dites pluralistes ou encore au sein de collectifs visant à formuler ou informer les politiques publiques. Je m’intéresse particulièrement aux stratégies par lesquels les acteurs et les groupes, dans le cadre de telles collaborations, mettent en récits et intègrent leurs expériences vécues, leurs logiques et savoirs locaux, souvent tacites, dans leurs tentatives de donner une voix et une légitimité à leurs rapports toujours particuliers à la réalité et à leur environnement.