Sous la direction de Line Grenier, mes travaux visent notamment à remettre en cause les conceptions qui font de la pauvreté et des problèmes sociaux qui y sont liés des corollaires inévitables des régimes économiques et politiques contemporains. Ancrées dans le contexte local des groupes populaires et communautaires sherbrookois dont l’action concerne la pauvreté, mes recherches s'intéressent aux pratiques et aux savoirs circulant dans ces milieux en tant qu'ils contribuent à l’essentialisation et la reproduction des problèmes sociaux, mais aussi en tant qu'ils recèlent les possibilités d’en retravailler les contours.

Ma démarche en tant que chercheure et citoyenne articule les enjeux politiques à nos manières de vivre, d’interagir, de se comprendre et de savoir. Je m'inspire des creative ethnographies et des féminismes du point de vue situé dans le but de mettre en valeur des modes de connaissance alternatifs et de décentrer l'observation - et donc le regard - en tant que mode de connaissance privilégié. En explorant des types d'écritures variés - tels que l'écriture analytique, conceptuelle, poétique, mais aussi le dessin et les cartes conceptuelles - et en m'engageant dans des activités créatives collaboratives avec les gens du milieu, je place les affects, les expériences vécues et les modes de connaissance incorporés au coeur de ma démarche. 

Mes recherches comportent deux axes principaux, guidés par une approche philosophique commune. D'une part, j'examine les dimensions esthétiques des enjeux communicationnels contemporains. Ces recherches concernent en particulier les nouveaux modes d'expression et modalités d'expérience, individuelles et collectives, rendues possibles par les nouveaux médias, telle que révélées par les pratiques innovatrices en art numérique et interactif.  D'autre part, j'étudie les théories contemporaines du pouvoir dans le contexte de la mondialisation du capitalisme. La perspective philosophique qui réunit ces deux volets est celle de "l'empirisme radical" qui  affirme la primauté des concepts de la relation et du devenir (Bergson, James, Whitehead, Simondon, Deleuze/Guattari).

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